Voici un petit lexique des termes les plus utilisés dans le football, l’analyse tactique et la vidéo-analyse.
EXPECTED GOALS | Les expected goals est un critère développé depuis quelques années et qui permet d’évaluer les probabilités de marquer selon plusieurs critères : la zone du terrain dans lequel le joueur se trouve au moment du tir. La partie du corps utilisée (tête ou pied) La passe ou l’enchaînement qui a amené le tir (centre, passe, ballon perdu par la défense) La situation (attaque placée, contre attaque, coup de pied arrêté) |
Le montage vidéo | Le montage vidéo consiste à sélectionner des séquences d’images pré-enregistrées en vidéo et à les assembler en une suite cohérente. |
Séquençage | Création de séquences à partir d’une vidéo d’un match ou d’un entrainement. Permet ensuite de réaliser un montage composé de ces séquences. Ces séquence sont le plus souvent organisées par thèmes : actions offensives, défensives, occasions nettes, récupérations, pertes de balles, cpa, etc. |
Gegenpressing | Littéralement, “contre-pressing”. Tactique offensive utilisée par Jürgen Klopp au Borussia Dortmund. Elle s’appuie sur une récupération de balle très haute et nécessite des joueurs offensifs rapides, travailleurs et disciplinés. Elle repose sur un principe simple: au moment d’enclencher un mouvement offensif, les adversaires ne sont pas tous en position. Reprendre rapidement le ballon et jouer dans la verticalité permet de profiter de ce désordre temporaire pour obtenir un accès rapide au but. |
Horizontalité | Désigne un jeu latéral, sur la largeur, avec peu de progression vers le but adverse et donc stérile. Fréquent lorsqu’une équipe de possession n’arrive pas à créer des décalages. |
Kick ‘n’ Rush | Style de jeu qui consiste à rechercher, dès que possible, un jeu direct avec de longs ballons vers l’avant. Historiquement associé au football anglais. Des journalistes britanniques ont évoqué l’influence d’un climat difficile sur la naissance de cette façon de jouer, mais cette explication est un peu simpliste (les Britons sont juste des rustres, en fait). |
Marquage en zone | Stratégie défensive dans laquelle chaque défenseur a une zone à couvrir, plutôt qu’un adversaire spécifique à marquer. Le défenseur ne s’occupe que du joueur pénétrant dans sa zone. Cela permet de conserver une organisation défensive, un alignement stables et de préserver la mise en place tactique de base. L’entraîneur italien Arrigo Sacchi a popularisé le marquage de zone à l’AC Milan à partir de la fin des années 80. Applicable également sur coups de pied arrêtés, en particulier lorsqu’une équipe manque de joueurs bons dans les airs. |
Marquage individuel | Stratégie défensive qui consiste à attribuer à chaque défenseur un adversaire spécifique. Le défenseur doit alors le marquer quelle que soit sa position sur le terrain. Délaissé aujourd’hui, le marquage individuel a pourtant longtemps été la norme. Lors de la généralisation du W-M, à partir des années 30, les attributions de marquage se faisaient souvent automatiquement, via les numéros des joueurs, qui définissaient les postes de chacun (le 4 marque le 9, le 3 marque le 7…). |
Pressing | Action de courir vers le porteur du ballon pour réduire son espace et son temps d’action, ainsi que celui de ses coéquipiers proches. Objectifs: récupérer la possession, soit directement par une interception, soit indirectement en forçant une mauvaise passe adverse, ou ralentir la construction. |
Sapin de Noël | Nom donné à l’organisation en 4-3-2-1, popularisée par Carlo Ancelotti à l’AC Milan. Ce schéma, large à sa base et étroit à son sommet, repose sur quatre défenseurs, trois milieux à vocation plus ou moins défensive, et sur deux joueurs offensifs en soutien d’un unique attaquant de pointe. |
Tiki-taka | Terme utilisé originellement pour décrire le style de jeu espagnol lors de la Coupe du monde 2006, basé sur une succession de passes courtes au sol. Depuis, l’expression a été principalement affectée à la philosophie développée au Barça par Pep Guardiola. |
Transition | Moment du jeu lorsqu’un bloc-équipe passe de sa configuration offensive à son organisation défensive, ou inversement. Le Borussia Dortmund de Jürgen Klopp exploite ces quelques secondes pour dépasser l’adversaire et se retrouver très vite devant son but. |
Verticalité | Désigne un jeu qui progresse rapidement et beaucoup vers le but adverse, dans la longueur du terrain. |
W-M | Système tactique créé au milieu des années 1920 par Herbert Chapman, entraîneur d’Arsenal. Disposé en 3-2-2-3, d’où son nom (les cinq joueurs défensifs forment un M sur le papier, les cinq offensifs un W), le W-M était le dispositif tactique majeur jusqu’en 1953 et le “match du siècle” entre la Hongrie et l’Angleterre. La nette victoire hongroise (6-3) a révélé ses failles et marqué le premier pas vers le 4-2-4 utilisé par le Brésil en 1958. |
Ailier inversé | Joueur offensif de couloir qui évolue à l’opposé de son côté naturel. Un droitier côté gauche, par exemple. Avec la disparition des ailiers de débordement, dits “traditionnels”, ainsi que du rôle de numéro 10 à l’ancienne, ces ailiers inversés sont soit des attaquants reconvertis, dont l’objectif est de partir de l’aile pour s’ouvrir le chemin du but en repiquant sur leur bon pied ; soit des meneurs de jeu excentrés, qui partent du couloir pour glisser dans l’entrejeu, entre les lignes défensive et du milieu de terrain de l’adversaire. Exemples: Robben, Ribéry, Neymar, Cristiano Ronaldo, Bale, Hazard… |
Box-to-box | Milieu de terrain complet dont le volume de jeu et l’activité l’amènent à évoluer de sa surface jusqu’à celle de l’adversaire, défendant autant qu’il attaque. Profil historiquement associé au football anglais, mais en disparition sous l’effet de la spécialisation des rôles. Exemples: Steven Gerrard, Paul Scholes, Yaya Touré… |
Carrileros | Terme espagnol initialement employé pour désigner les joueurs de couloir d’un milieu en losange (aussi appelés interiores, notamment dans un milieu en V), il peut également faire référence aux latéraux occupant une position intermédiaire, entre défenseurs et milieux de terrain, dans les systèmes à trois défenseurs centraux, comme le 3-4-2-1 napolitain de Walter Mazzari. Exemple: non mais en fait, personne n’utilise ce mot. |
Double pivot | Traduction littérale de “doble pivote”. Référence à l’association de deux joueurs devant la défense, chacun apportant offensivement à tour de rôle plutôt que se spécialisant dans une tâche offensive ou défens |
Faux numéro 9 | Attaquant axial seul en pointe sur le papier, mais qui se comporte comme un milieu supplémentaire en décrochant. De plus en plus employé pour désigner des numéros 9 dont le rôle n’est pas de marquer mais de mener le jeu offensif. Exemples: Ibrahimovic, Benzema, Messi, Fabregas au Barça. |
Libéro | Défenseur en surplus par rapport aux attaquants adverses, chargé de couvrir les erreurs éventuelles des autres défenseurs. Dans une défense à trois centraux, le libéro évolue généralement en retrait de deux défenseurs “stoppeurs”, mais il peut aussi jouer devant eux et être le premier attaquant de son équipe, à l’image de Franz Beckenbauer. Avec la généralisation de la défense à quatre et du marquage de zone, un défenseur occupe tour à tour les rôles de stoppeur et de libéro, en fonction du placement des attaquants adverses. Exemple: Nikos Liberopoulos. |
Neuf et demi | Attaquant de soutien mobile et technique, généralement associé à une pointe fixe, qui fait le lien entre le milieu de terrain et l’attaque par ses décrochages. Exemples: Djorkaeff, Roberto Baggio, Rooney, Tevez… |
Regista | Littéralement “réalisateur”. Meneur de jeu qui évolue dans une position très reculée sur le terrain, ce qui lui permet d’organiser le jeu devant sa défense avec plus de liberté, depuis une zone moins peuplée par les adversaires. Andrea Pirlo incarne parfaitement la notion de regista. Exemples: Busquets, Gerrard récent, Xabi Alonso… |
Sentinelle | Milieu défensif unique positionné devant la défense, “en sentinelle” du milieu de terrain. L’équivalent d’un libéro de l’entrejeu. Exemples: Gonalons, Mavuba, Carrick, Busquets… |
Stoppeur | Défenseur chargé de marquer un attaquant adverse. Censé être moins technique et plus physique que le libéro. Exemples: Desailly, Puyol, Vidic… |
Trequartista | Expression italienne (littéralement: “trois-quart”), qui fait référence à un meneur de jeu évoluant entre le milieu et la défense adverse. Pivot offensif de son équipe, le trequartista est un meneur de jeu, mais peut être amené à marquer lui-même des buts. Synonyme espagnol: enganche. Exemple: Yannick Jauzion. |
Décrochage | Un joueur décroche lorsque, sans ballon, il quitte la zone qu’il est censé occuper dans l’organisation de base de son équipe pour demander le ballon dans une autre zone du terrain. Objectifs: créer une supériorité numérique inattendue dans une zone, chercher les espaces entre les lignes adverses… |
Football total | Totaalvoetbal en néerlandais. Principe de jeu développé par Rinus Michels à l’Ajax Amsterdam dans les années 70, basé sur un mouvement perpétuel, un pressing constant et la participation de tous les joueurs à toutes les phases du jeu (offensive, défensive), notamment via une permutation extrême des postes. Nécessitait une grande polyvalence des joueurs, et a suscité l’augmentation des exigences athlétiques. |